
Pourquoi est-il si difficile de motiver un enfant atteint de TDA H ?
Pourquoi est-il si difficile de motiver un enfant atteint de TDAH?
Motiver un enfant atteint de TDAH peut sembler mission impossible pour de nombreux parents ou enseignants. Les méthodes traditionnelles – récompenses, punitions, encouragements – ne donnent pas les effets escomptés. Cela peut vite devenir décourageant. Mais pourquoi ces méthodes échouent-elles si souvent avec ces enfants ?
Explorons les raisons scientifiques pour lesquelles motiver un enfant atteint de TDAH demande une approche spécifique, et découvrons des stratégies réellement adaptées.
Un cerveau qui traite l’information différemment
Les enfants atteints de TDA/H ne manquent ni d’intérêt ni de volonté : leur cerveau fonctionne différemment. Plusieurs facteurs neurologiques expliquent pourquoi les stratégies classiques échouent :
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Leurs fonctions exécutives (planification, attention, inhibition) sont altérées : ils peinent à filtrer les distractions et à se focaliser durablement.
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Le TDA/H s’accompagne souvent d’un déficit en dopamine, neurotransmetteur essentiel à la motivation, au plaisir et à la régulation des efforts.
Leur charge cognitive est plus élevée : maintenir l’attention leur demande un effort considérable, souvent invisible, ce qui engendre frustration, démotivation et baisse de l’estime de soi.
Des perceptions négatives qui minent la motivation
Ces particularités neurologiques induisent souvent des pensées négatives face à la tâche :
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« Je n’ai pas envie » : absence de désir ou de plaisir anticipé.
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« Ça ne sert à rien » : perte de sens ou d’objectif.
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« Je vais encore échouer » : peur de la honte ou de l’humiliation.
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« On va m’en demander encore plus » : évitement du succès.
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« Tu ne peux pas m’y obliger » : quête de contrôle personnel.
Ces réactions ne sont pas des caprices : elles traduisent une tentative de préservation de soi face à une surcharge cognitive ou émotionnelle.
Comment motiver un enfant atteint de TDAH: les leviers efficaces
1. Nommer et normaliser le trouble
Commence par expliquer à l’enfant ce qu’est le TDA/H. Ce n’est ni une tare ni une fatalité, mais un fonctionnement neurologique particulier. Il peut rendre certaines tâches plus difficiles, sans remettre en cause son intelligence ou sa valeur.
2. Clarifier les enjeux
Aide-le à comprendre que ses difficultés ne sont pas un manque d’effort, mais une difficulté à mobiliser les bons outils cognitifs. Cette mise en mots diminue la culpabilité et l’auto-dévalorisation.
3. Positiver les difficultés
Présente les obstacles comme des compétences à développer plutôt que comme des déficits. Exemple à lui dire : « Tu n’es pas incapable. Tu as besoin d’apprendre à fonctionner autrement. »
Construire la motivation de l’intérieur
Développer la conscience de soi
Encourage l’enfant à identifier les effets du TDA/H sur sa vie quotidienne. Qu’est-ce qui le gêne ? Quelles sont ses forces ? Ce travail de métacognition est un levier puissant d’autonomisation.
Adopter des stratégies concrètes
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Apprendre à s’auto-évaluer : avant et après une tâche.
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Être soutenu par un mentor ou coach : pour garder le cap.
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S’entourer d’un groupe bienveillant : éviter l’isolement scolaire ou social.
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Célébrer les progrès : même minimes. Cela renforce le circuit de la récompense.
Favoriser la mentalité de croissance : remplacer « je n’y arrive pas » par « je ne sais pas encore faire ».
Conclusion : la clé pour motiver un enfant atteint de TDAH, c’est l’ajustement
Motiver un enfant atteint de TDAH nécessite de sortir des schémas classiques. Ce n’est pas l’enfant qu’il faut “corriger”, mais bien l’environnement qu’il faut adapter. Une approche individualisée, bienveillante et fondée sur les sciences cognitives permet de bâtir une motivation plus stable et plus durable. En changeant notre regard, nous devenons les alliés de leur réussite.
Référence : Schultz, Jerome, Ph.D. « How Parents and Teachers Can Use Brain Science to Increase Motivation in Children with ADHD. » ADDitude. Consulté en septembre 2024.