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Comprendre le TDA/H

Comprendre le TDA/H

Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité : TDA/H est à la fois très commun et mal connu. Apprenez à comprendre le TDAH

Les personnes qui en sont affectées (enfants mais aussi adultes) n’en ont pas toujours conscience. Pourtant ce trouble affecte considérablement leur vie sociale, familiale, leur scolarité et plus tard leur vie professionnelle.

Le TDA/H est un trouble qui se remarque beaucoup mais qui est souvent mal compris.
Souvent prises pour de l’indiscipline, une mauvaise éducation, les manifestation du TDA/H à l’école sont source de difficultés et de souffrance ; pour l’élève bien sûr, mais aussi pour les adultes chargés de lui enseigner, de l’encadrer ou de l’éduquer, qui voient leurs principes et leurs croyances mis à mal.
Vivre avec un enfant ou un adolescent atteint de TDA/H peut se révéler épuisant et mettre la famille dans une situation de grande souffrance, la qualité de la relation du jeune et de ses parents peut se dégrader entraînant tout le monde dans un cercle vicieux.
Toutes les situations diffèrent, les enfants ont également leurs traits de personnalités personnels. Néanmoins de grandes tendances se dessinent du côté obscur de la force 👿.
Avec un enfant ou un ado hyperactif, la crise finit généralement par survenir, surtout si le jeune est de surcroît atteint de troubles oppositionnels avec provocation (TOP). C’est cet enfant qui se roule par terre en hurlant au supermarché, cet élève qui quitte le lycée en insultant son professeur et en claquant toutes les portes sur son chemin, ce bambin qui s’en prend à sa mère ou à son père en lui disant des horreurs.
De manière moins excessive, le jeune va être sujet à de fortes émotions, n’acceptant pas de ne pas avoir la fève dans la galette ou de perdre à un jeu de société. Il a envie de mener ses camarades et de prendre l’initiative à tout moment, ce qui les agace. Ça le conduit à être choisi le dernier dans les sports collectifs et à ne plus être invité aux anniversaires. D’autres élèves pourront jouer sur son impulsivité et le pousser délibérément à la faute.
Pour apprendre à gérer le comportement oppositionnel de votre enfant TDAH, vous pouvez vous référer à cet article : https://eklosia.com/comportement-oppositionnel-tdah/

S’il est handicapant d’être touché par le TDA/H, être affecté par ce trouble ne signifie pas pour autant pas être dans une situation désespérée. 🌈

Il est possible d’aider un enfant affecté par le TDA/H, mais ça ne s’improvise pas et cela demande de la rigueur.
Il faut aussi accepter de sortir du schéma binaire de la 🥕 et du bâton.
Il faut être attentif à toutes les réussites de l’enfant, même les plus légères et l’en féliciter. Même ce que l’on considère comme un comportement « normal » doit faire l’objet de félicitations.
Il faut :
  • 👉🏻 être rigoureux (≠ rigoriste), constant et prévisible.
  • ⏱ aider le jeune à maîtriser le temps et à s’organiser.
  • 🏹 Pour l’aider à gérer son attention :
  • Le placer de manière à réduire les sources de distraction (premier rang)
  • Décomposer les consignes, il ne sait pas pas gérer une consigne avec plusieurs étapes (même adolescent !)
  • ✂️ Segmenter les tâches : une chose après l’autre.
  • Ne pas demander s’il a compris, mais le faire reformuler.
  • 🖍Écrire la consigne au tableau.
  • Ne pas le mettre en double tâche : il ne peut pas prendre des notes et écouter une consigne en même temps. Même au lycée, prendre des notes lui est difficile.
😤 Pour l’aider à gérer son impulsivité :
  • Convenir d’un code qui l’aide à se contrôler (ex : action ou signe AVANT de se lever, de commencer l’exercice ou de répondre à une question orale).
  • Arrêter d’un geste, de la voix ou du regard, toute impulsivité.
  • Ignorer ses commentaires hors contexte.
🚨 Pour l’aider à gérer son hyperactivité :
  • Permettre à l’enfant d’interrompre une activité lorsqu’il ne se contrôle plus.
  • Canaliser « positivement » son instabilité en lui confiant une tâche (distribuer des feuilles, effacer le tableau etc..).

Les devoirs à l’école primaire

La question des devoirs à l’école primaire est souvent problématique dans la vie quotidienne des familles. Moment de cristallisation de nombreuses tensions, dues à la fatigue de la fin de journée, mais aussi à l’inquiétude que ressentent de nombreux parents face à la nécessité de voir réussir leur enfant à l’école.

Cet article fait suite à celui que j’avais consacré aux devoirs pour les plus grands.

 

À propos des devoirs à l’école primaire, les choses devraient être simples puisque la règle est la suivante : À la sortie de l’école, le travail donné par les maîtres aux élèves se limite à un travail oral ou des leçons à apprendre. (source : Ministère de l’éducation nationale).

En réalité, on sait bien qu’il en va souvent autrement. Notamment en CM2, où les enseignants désireux de familiariser les élèves avec les exigences du collège, parfois  sous la pression des parents, donnent des devoirs écrits. Dès le CE1, il peut arriver aussi que le professeur donne par exemple des dictées de mots à préparer.

Que les devoirs incluent de l’écrit ou non, la manière de les gérer ne change pas.

Pour limiter les conflits, ça peut paraître paradoxal, il faut fixer des règles.

Fixer des règles et s’y tenir est la première étape vers la mise en place d’une routine. Vous avez déjà mis en place de nombreuses règles dans votre famille :

– on se brosse les dents

–  il faut mettre un pyjama pour dormir

– on mange à table

– il ne faut pasmarcher pieds nus dans la rue

– le dessert vient à la fin du repas

– l’école est obligatoire

Tout ce que j’énumère et tant d’autres choses encore sont des règles que vous avez-mises en place parfois sans en avoir conscience. Votre enfant les respecte sans se poser de questions parce que ce sont des routines que personne ne remet en cause.

Le but est d’arriver à la même chose concernant le travail scolaire. D’ailleurs, nous savons tous qu’une des principales causes de conflit entre enfants et parents vient du fait que nos chers petits sont souvent tentés de négocier 😤.

Transformer une règle en rituel est le meilleur moyen de fermer la porte à la négociation.

La mise en place de ces règles au sein d’une famille peut être difficile dans les premiers temps, mais c’est un investissement pour l’avenir. Notamment pour la pré-adolescence et l’adolescence.

Règles à mettre en place pour faciliter les devoirs à l’école primaire :

Elles doivent être intangibles (dans la mesure du raisonnable évidemment) et demandent des efforts aux parents aussi.

Règle numéro 1 : Le temps des devoirs est non négociable. Il doit y avoir un créneau devoir cinq fois par semaine, s’il y a cinq jours d’école. Ce créneau doit se tenir en toutes circonstances, même si le professeur n’a pas donné de devoirs. Ces jours-là, à vous de donner une activité de remplacement. Toujours de nature scolaire et en rapport avec le programme (réviser des notions un peu anciennes, reprendre les tables de multiplication déjà étudiées, etc..)

Règle numéro 2 : Ce créneau doit se tenir à heure fixe une fois que vous l’avez déterminé avec votre enfant. C’est une contrainte pour vous aussi parent. Mais une fois que votre enfant aura intégré que les devoirs sont intangibles et qu’on ne peut pas négocier sur le moment, de nombreux conflits disparaitront.

Règle numéro 3 : La durée des devoirs doit-être connue d’avance par l’enfant. Les enfants ont souvent des difficultés à se projeter dans le temps. L’utilisation d’un timer ⏰ peut leur permettre de mieux percevoir le temps qui leur reste. Il faut également que la durée prévue soit respectée. Prenez contact avec l’enseignant de votre enfant pour connaître la durée normale des devoirs quotidiens. Le temps qu’il met effectivement à les faire peut être révélateur de difficultés.

Règle numéro 4 : L’enfant doit toujours avoir le sentiment d’être associé à la décision. Cela ne signifie pas que c’est lui qui décide, mais vous lui donnez le choix entre deux possibilités que vous jugez raisonnables. Par exemple, vous savez que vous pouvez être disponible pour aider votre enfant sur un créneau de 60 minutes pendant lequel il devra faire ses devoirs et faire sa toilette. Demandez-lui en début d’année scolaire s’il préfère commencer par les devoirs ou par la douche. Vous accepterez sa décision, qui restera valable pour le trimestre par exemple. Vous pourrez lui reposer la question en décembre.

Mettre en place des règles est la première étape et la plus difficile. La suite est plus simple :

Préparer le temps du travail par une phase de détente :

Prendre un goûter, bien sûr c’est généralement ce que font les enfants en sortant de l’école. Mais il est très important aussi de faire baisser la pression, si la journée a été difficile (pour vous aussi éventuellement, faire ces activités de détente avec votre enfant serait une assurance supplémentaire de mener à bien la mission devoirs).

Les moyens disponibles sont :

Faire un peu d’exercice physique, en plein air si possible, faire une petite promenade, jouer au ballon, promener le chien…

Pratiquer des exercices de respiration, de sophrologie ou une séance de cohérence cardiaque.

Méditer, il existe des méthodes de méditation de pleine conscience adaptées aux enfants.

Aménager l’espace de travail

L’espace de travail doit être propre (pas de Nutella sur la récitation !😫), plan et rigide (on n’écrit pas correctement à plat ventre sur le canapé ou sur le lit).

L’endroit où on travaille n’est pas le plus important, ça peut être la table de la cuisine, de la salle à manger, un bureau dans la chambre. Ce qui compte c’est d’éviter les sources de distraction et que le parent soit à proximité pour aider et (sur)veiller :

pas de télévision, d’ordinateur allumé, de petit chat qui joue, de bébé qui pleure, de fenêtre donnant sur la rue ou de jouets à portée de main.

On prépare son matériel avant le début de la séance, il peut être malin de prévoir une boîte contenant toute la papeterie nécessaire (crayons, gomme, souris correctrice, règle etc…) pour ne pas donner à l’enfant le loisir de filer dans sa chambre chercher quelque chose à tout bout de champ !

 

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Comment optimiser le temps des devoirs?

Comment optimiser le temps des devoirs?

Bonne nouvelle pour les collégiens et lycéens ! Si travailler est généralement nécessaire pour réussir à l’école. Plus que la quantité de travail fournie, c’est la qualité qui fait toute la différence…

Comment organiser son travail personnel ? Comment optimiser le temps des devoirs ? Cet article a pour objectif de rappeler les points essentiels à réunir pour une bonne efficacité du travail à la maison. Beaucoup de choses évidentes, mais également, j’espère des choses plus inédites. Cet article est destiné à être lu avec votre ado.

🖥 Une chose importante à savoir : ton cerveau est comme un ordinateur, il a une mémoire de travail (mémoire vive ou RAM qui stocke les informations peu de temps) et une mémoire à long terme (disque dur qui peut stocker ce que tu apprends pour toute ta vie).

Apprendre tes leçons, c’est faire passer les choses que tu apprends de la mémoire de travail vers la mémoire à long terme.📝 ➡️ 💿

Organisation type d’une soirée de travail scolaire (à partir de la 4e) :

Retour à la maison, goûter et pause (20 à 30 minutes).

⚠️ Il faut une table et une chaise pour le travail écrit. On ne peut pas travailler correctement et produire un travail satisfaisant dans le bus, installé sur son lit ou couché sur le canapé. La table doit être dégagée et propre (pas de taches de confiture ou de Nutella sur le DM de maths !). Cette table peut être dans la chambre, mais aussi dans la cuisine ou la salle à manger…

Pour la plupart des élèves (il y a des exceptions, notamment pour les élèves HPI), la pièce doit être calme, sans télé ni radio allumée, ni aucune autre source de distraction. Le portable DOIT être sur le mode avion ✈️ ou les notifications désactivées 🤐.

Pour se réciter les leçons à l’oral, beaucoup de liberté d’organisation. À chacun de trouver sa méthode : allongé, en marchant 🚶🏻‍♂️, assis en tailleur🧘🏽, sur un vélo d’appartement 🚲, dans le jardin 🏡 ou à la plage 🏖Beaucoup de jeunes mémorisent mieux en bougeant ou en se déplaçant.

☝🏽Qu’est-ce que j’ai appris aujourd’hui ?

Avant même d’ouvrir ton cours, essaie de te souvenir de ce que tu as appris le jour même dans chaque matière. Personne ne le fait jamais. C’est pourtant super important. Ça permet de commencer à stocker sur ton disque dur interne les apprentissages du jour. Ça te permet aussi de reprendre directement ton cahier pour vérifier si tu ne te souviens pas bien ou si tu n’as pas compris quelque chose.

⚠️ Plutôt que de demander à votre enfant quelles notes il a eues, demandez-lui ce qu’il a appris. Ça va lui montrer que l’école est un lieu où on apprend et pas uniquement le lieu des notes. Ça va également lui faire entamer le processus de remémoration qui est au centre du travail de la mémoire.

✌🏼J’apprends ma leçon du jour. Même si le professeur n’a pas demandé de le faire ou s’il n’y a pas d’exercice à faire.

Apprendre : qu’est-ce que ça veut dire ? Je relis 📖 mon cours et je vérifie que je comprends tout, que je connais le sens de tous les mots. Tant que je ne comprends pas tout, je ne peux pas passer à l’étape suivante.

Après avoir lu et compris, j’essaie de me remémorer le cours en l’écrivant sur une feuille ou mieux encore en faisant une fiche, une carte mentale ou en préparant des flashcards. Je dois écrire tout ce dont je me souviens et s’il y a des trous, ou des doutes, je jette un coup d’œil à mon cours et je le referme avant de continuer à noter.

⚠️ Lire ne suffit pas, il faut faire l’effort de se souvenir pour que ça reste ensuite en mémoire.

Il est très important d’apprendre sa leçon le jour même parce que tu vas l’oublier plusieurs fois avant de t’en souvenir pour de bon.

🏹 Astuce : Tu peux considérer que tu sais ta leçon, si tu es capable de la raconter avec ton propre vocabulaire à quelqu’un d’autre. Attention, si la leçon contient des mots de vocabulaire précis, il faut les savoir par cœur, c’est-à-dire comme quand tu apprenais une poésie à l’école primaire.

Une fois que je sais ma leçon du jour, je m’interroge moi-même sur les leçons des jours précédents. Il faut faire l’effort de se souvenir avant de les relire. Tu auras sûrement oublié des parties des leçons, une fois que tu t’es bien creusé la tête, tu peux ouvrir ton cahier pour chercher ce que tu avais oublié.

Tout comme un bébé tombe de nombreuses fois avant que la technique de la marche soit enregistrée dans sa mémoire, un élève oublie plusieurs fois sa leçon avant qu’elle soit mémorisée pour de bon.

⚠️ Important : en apprenant ta leçon, essaie d’imaginer les questions❓que le prof pourrait te poser. Demande-toi où sont les pièges ou quels sont les points importants. Ça te permettra de mieux mémoriser.

🏹 Astuce : avec tes potes avant un contrôle, essayez de deviner les questions à l’avance.

 

Pour aller plus loin

Découvrez le programme « 6heures pour réussir »

Les supports de mémorisation :

La fiche, elle ne doit pas être un résumé du cours. Elle contient uniquement les éléments de structure (le plan) et des mots-clés qui permettent de déclencher la remémoration.

La carte mentale (également appelée carte heuristique ou mindmap), elle peut se faire sur papier ou sur informatique. Elle permet de schématiser les liens logiques entre les différentes parties de la leçon. C’est un outil très puissant qui demande un peu d’entraînement.

Les flashcards se font sous forme de petites fiches papier ou carton ou avec des applications sur téléphone. Vous pouvez utiliser Anki, Quizlet ou Kudo par exemple. Les flashcards sont particulièrement adaptées pour mémoriser du vocabulaire en langue étrangère ou des définitions.

✍🏼 Je fais mes exercices, une fois que la leçon est sue et pas avant.

Les exercices doivent-être faits avec le cours fermé. Le travail de mémorisation se fait quand on réfléchit, qu’on essaie de se souvenir.

🏹 Astuce : Pour être encore meilleur, tu peux refaire les exercices que tu as ratés en classe.

⚠️ Souviens-toi : réviser, ce n’est pas relire. C’est faire l’effort de se souvenir. La relecture vient ensuite, une fois que l’on a fait l’effort de se souvenir.

Les profils d’apprentissage : ⚠️ les neurosciences n’ont pas prouvé la réalité des profils auditifs, visuels ou kinesthésiques. Néanmoins, il est fortement recommandé de multiplier les méthodes de mémorisation.

 

Pour aller plus loin et comprendre les mécanismes à l’œuvre dans la mémorisation : Peter C. Brown, Henry L. Roediger & Mark A. McDaniel, Mets-toi ça dans la tête ! Les stratégies d’apprentissage à la lumière des sciences cognitives

 

 

 

HPI et difficulté scolaire

HPI et difficulté scolaire

Avoir un mode de fonctionnement cognitif à haut potentiel (surdoué, zèbre, HPI) signifie dans l’imaginaire collectif avoir des performances scolaires exceptionnelles.

C’est effectivement le cas d’une grande partie des enfants et adolescents appartenant à cette catégorie. Pourtant, une partie de ces jeunes HPI expérimente, temporairement ou plus durablement, des difficultés scolaires.

Les adolescents HPI ont une organisation spécifique au niveau affectif et cognitif. Ils ont donc parfois des profils d’apprentissage et/ou une attitude contraire aux attentes scolaires.

Le système éducatif méconnaît souvent les difficultés scolaires de l’adolescent HPI. Dans la typologie de Betts et Neihart des profils d’élèves HPI, seuls les types 1 (l’élève performant) et 2 (l’élève autonome) sont clairement identifiés et appréciés des enseignants.

Les autres types sont :

 

  • L’élève extraverti, très fréquemment provocateur. Il est très créatif. Il s’ennuie en classe et n’hésite pas à le montrer. Il ne se conforme pas au système scolaire.
  • L’élève inhibé, qui manque de confiance en soi et nie ses capacités.
  • L’élève sous réalisateur ou à risques : il est rebelle, fournit peu de travail et peut fréquemment devenir décrocheur.
  • L’élève avec troubles associés : Cet élève est perturbé, soit par des difficultés d’apprentissage (déficit d’attention avec ou sans hyperactivité, dysphasie, etc.), soit par un handicap physique ou émotionnel. Il ignore ses aptitudes intellectuelles.

Les élèves appartenant à ces quatre catégories sont au mieux ignorés, au pire tournés en dérision : « puisque tu es un génie, pourquoi tes résultats sont -ils si mauvais ? »

Rappel ✋🏻 :

Déterminer qu’un élève est à haut potentiel intellectuel ne se fait pas simplement. C’est l’apanage d’un. e psychologue clinicien.ne ou d’un, e neuropsychologue.

Être HPI signifie :

    • Avoir un quotient intellectuel supérieur à 130 (évalué par le WISK 5 jusqu’à 16 ans ou par le WAIS 4 au-delà de cet âge). Il peut y avoir des variations entre les différents indices mesurés conduisant le psychologue à diagnostiquer le haut potentiel pour un QI global inférieur à 130.
    • Avoir un mode de fonctionnement psychologique et affectif spécifique.

Poser un diagnostic de haut potentiel est une démarche clinique globale. Un fonctionnement cognitif très performant peut ne pas être à haut potentiel.

En quoi le profil HPI peut-il être source de difficultés scolaires ?

Les difficultés peuvent survenir en raison du mode de fonctionnement cérébral de la personne à haut potentiel intellectuel.

  • Le mode de pensée en arborescence.

    L’adolescent surdoué a une organisation cognitive spécifique, marquée par des particularités hémisphériques : le cerveau droit (émotionnel) est engagé en premier, favorisant un fonctionnement analogique, des associations d’idées (ce qu’on appelle la pensée en arborescence). Ce mode de pensée n’est pas linéaire, contrairement au mode de fonctionnement attendu par l’institution scolaire. Pour l’école, c’est le fonctionnement analytique, séquentiel ou encore cartésien, qui est privilégié.
    Les élèves à haut potentiel sont capables d’engager dans un second temps ce mode de réflexion et quand ils le font, ils ne rencontrent pas de difficulté. Mais il est souvent difficile au jeune HPI de justifier sa pensée, d’argumenter. Son cheminement intellectuel est difficile à comprendre pour une personne qui pense séquentiellement, ce qui peut donner de lui l’impression qu’il n’est pas clair, brouillon.

Au cours de leur scolarité primaire puis au collège, les jeunes doués ont pu se contenter de donner la réponse sans explications. Même s’ils n’obtenaient pas le maximum des points, ils pouvaient avancer d’année en année avec des résultats suffisants.
Arrivés à l’adolescence, au lycée, l’exigence de justification, d’abstraction, de structuration de la pensée devient plus prégnante. Mais parce qu’ils n’ont pas développé (suffisamment) de compétences métacognitives, certains élèves à haut potentiel se retrouvent alors en difficulté.

Quelles conséquences ?

👉🏻 Dégradation de l’estime de soi, généralement entamée depuis plusieurs années, car l’élève perçoit confusément depuis longtemps qu’il n’est pas « normal » de ne pas être capable de justifier sa pensée.

👉🏻 Désengagement du travail scolaire.

👉🏻 Opposition ou rébellion face à l’enseignant.

  • Le mode d’engagement de l’attention.

    Pour être attentif, l’élevé doué doit faire plusieurs choses à la fois. Solliciter la motricité (dessiner, bricoler ou bouger) lui permet d’activer son attention. On peut parfois avoir l’impression que l’adolescent est inattentif, à l’extrême, on peut même croire qu’il est atteint de troubles de l’attention.
    Quelles conséquences ?
    Une fois de plus, l’estime de soi est dégradée, l’adolescent ne comprenant pas la cause de son comportement.
    Des conflits peuvent éclater avec les enseignants, alimentés par la forte aversion à l’injustice qui caractérise ces élèves (voir infra).
    Ces conflits peuvent conduire à un désengagement, d’autant que la personnalité HPI est très dépendante des relations affectives (idem).
    Le seuil d’activation de l’attention.
    Pour les personnes à haut potentiel, le seuil d’activation de l’attention est élevé, les tâches perçues comme complexes vont stimuler l’élève et le pousser à travailler et à s’investir. A contrario, des tâches simples vont parfois être échouées, ou pas effectuées faute d’avoir réussi à activer le cerveau et éveiller l’intérêt du jeune.

Quelles conséquences ?

👉🏻 L’élève est considéré comme paresseux et/ou se considère comme tel, ce qui touche une fois de plus son estime de soi.
👉🏻 Il semble manquer de motivation. Une fois de plus, des conflits peuvent survenir, avec leurs conséquences habituelles : désengagement, perte de sens.

Attention, il peut y avoir effectivement démotivation ou trouble de l’attention. Il appartient au praticien d’être particulièrement vigilant.

  • L’hyperesthésie.

    Les personnes à haut potentiel intellectuel ont généralement une sensibilité exacerbée d’un ou plusieurs sens. Parfois, il leur est difficile de trier l’ensemble des informations apportées.

Ils sont fréquemment très sensibles au bruit et à l’agitation qui les entoure, ce qui leur demande de mobiliser beaucoup d’énergie. Le contexte scolaire est à ce titre très exigeant pour ces élèves et peut les conduire à limiter le contact avec leurs pairs, donnant l’impression d’être peu sociables.

Quelles conséquences ?

👉🏻 Une plus grande fatigabilité.
👉🏻 Des relations avec les autres difficiles (ce qui est accru par le sentiment de décalage qu’ils ressentent fréquemment, voir infra).

  • La vitesse de traitement.
    Il peut paraître paradoxal que cette caractéristique puisse constituer une source de difficulté pour le jeune HPI.
    Le cortex préfrontal est activé de façon plus importante chez le HPI. La zone frontale contenant deux fois plus de neurones, les informations circulent plus vite entre les deux hémisphères donnant au cerveau la capacité de traiter les informations beaucoup plus rapidement. Toutes les zones cérébrales peuvent être activées simultanément, ce qui explique la rapidité de traitement.

Chez l’enfant, il peut y avoir une hétérogénéité entre l’indice de compréhension verbale et l’indice visuospatial. Le hiatus entre la rapidité de déploiement de la pensée et une relative lenteur du geste graphique pouvant se traduire par un écrit difficile : dysgraphie, dysorthographie, l’élève peut même sembler dyslexique (alors qu’il ne l’est pas réellement).

Quelles conséquences ?

👉🏻 Cette difficulté s’étant installée, elle peut devenir insurmontable au lycée où l’importance de l’écrit s’accroît, conduisant à un désinvestissement de l’écrit, voire de l’école.

D’autre part, l’élève à haut potentiel bénéficie en plus de sa grande rapidité de traitement de l’information, d’une très bonne mémoire de travail et à long terme. Par conséquent, il est fréquent qu’il n’acquière pas l’habitude de fournir des efforts.

Quelles conséquences ?
👉🏻 Manque de capacité de travail.
👉🏻 Lorsqu’une difficulté apparaît au lycée, en relation avec une nouvelle discipline par exemple. Le jeune HPI pourra rapidement se démobiliser, perdre sa confiance en lui. Surtout s’il n’a pas développé de compétences métacognitives.

  • Les difficultés liées aux traits de personnalité spécifiques.

La difficulté à percevoir les implicites et la rigueur lexicale.
La perception des implicites est problématique pour le jeune HPI. Il a du mal à se représenter ce que l’autre veut dire (pense), car il envisage beaucoup de possibilités. La rigueur (raideur) lexicale dont il peut faire preuve complique également sa compréhension de ce qu’expriment les autres.

Quelles conséquences ?
👉🏻 Un sentiment de décalage dans sa relation avec autrui.
👉🏻 Des erreurs d’interprétation des consignes
👉🏻 l’élève peut sembler chicaneur pour le professeur, à l’inverse, il peut renoncer à communiquer.
Une fois de plus, la confiance en soi de l’élève est affectée.

  • L’empathie.

    L’empathie, capacité à percevoir les émotions d’autrui, est également une caractéristique du profil HPI. C’est certes une qualité, mais l’empathie conduit le jeune à percevoir une très grande quantité d’émotions. Il n’est d’ailleurs pas toujours en mesure de discerner leur origine et peut ressentir un malaise diffus en raison d’une mauvaise ambiance de classe par exemple. L’empathie apporte beaucoup d’informations. Elles peuvent dépasser l’adolescent, provoquer des crises. D’autant plus si son développement psychoaffectif est en décalage avec ses capacités cognitives, ce qui peut donner une impression d’immaturité.

Quelles conséquences ?
👉🏻 Une plus grande fatigabilité.
👉🏻 Un stress provoqué par les émotions perçues.

  • L’hypersensibilité.

    L’hypersensibilité est à distinguer de l’hyperesthésie. Il s’agit d’une sensibilité aux émotions et non aux stimuli sensoriels. Elle est donc à rapprocher de l’empathie. Le HPI vit quotidiennement de grandes fluctuations émotionnelles (positives comme négatives). Cette hypersensibilité lui est consubstantielle et lui demande de gros efforts. Elle se traduit par une hyperréactivité, de la susceptibilité. Elle peut être cause de comportements excessifs en cas de trop-plein ou à l’inverse conduire à une apparence de froideur, d’absence d’affect. L’hypersensibilité n’est pas un manque de maturité affective.
    À l’hypersensibilité s’ajoute une forte aversion à l’injustice. Une perception exacerbée de la souffrance des autres.

 

Quelles conséquences ?

👉🏻 Pour le jeune, c’est une source de fatigue, de stress.
👉🏻 Les enseignants peuvent être déroutés par le comportement excessif de l’élève.
👉🏻 Le jeune peut être conduit à adopter des comportements d’opposition, d’argumentation permanente, voire de rébellion s’il juge que ses valeurs de justice sont bafouées. Cette attitude peut rapidement devenir problématique dans le cadre scolaire.

Conclusion : Le mode de pensée atypique des HPI entraîne des particularités dans leur rapport au monde, aux apprentissages et aux relations qui sont renforcées par une organisation de la personnalité qui leur est propre. Le défi est de déterminer la cause des difficultés que rencontre le jeune. Les symptômes n’étant pas très différents d’une jeune à l’autre : manque de travail, comportement non conforme aux attentes scolaires, résultats insuffisants. Le diagnostic de haut potentiel n’étant pas forcément établi, il convient de faire preuve de discernement pour proposer à l’adolescent l’aide adaptée.

Découvrez le site de l’ANPEIP (association nationale pour les enfants intellectuellement précoces)

(sources : Betts, G. T. & Neihart, M. (1988). Profiles of the Gifted and Talented. Gifted Child Quarterly, vol. 32 (2), pp. 248-253). Betts, G. T. & Kercher, J. K. (1999). The Autonomous Learner Model : Optimizing Ability. Greeley, Colorado, USA. ALPS Publishing. Perrodin-Carlen, D. (2006,2007). Et si elle était surdouée? Editions : SZH/CSPS, Lucerne, (pp. 61-63).)

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