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Santé mentale en entreprise : les premières actions à mettre en place

Santé mentale en entreprise : les premières actions à mettre en place

« Je ne sais pas par où commencer. » Cette phrase revient souvent lorsqu’on évoque la santé mentale au travail — et elle traduit à la fois un désarroi sincère et une forme d’urgence. Depuis plus d’une décennie, et de façon exponentielle depuis la crise du Covid-19, les signaux d’alerte se multiplient : stress chronique, burn-out, perte de sens…

En 2025, la santé mentale est enfin reconnue comme Grande Cause Nationale. Pourtant, les chiffres restent préoccupants : 1 actif sur 4 se déclare en mauvaise santé mentale (Parlons RH, 2025).

 

Alors, face à l’ampleur du défi, par où commencer ? Comment initier une démarche qui soit à la fois concrète, humaine et durable, sans tomber dans l’effet d’annonce ou la solution gadget ?

Dans cet article, je vous propose :

  • Un état des lieux du contexte français
  • Une déconstruction des idées reçues
  • Les enjeux pour chaque acteur du monde professionnel
  • Des exemples concrets et des retours d’expérience
  • Des pistes d’actions pragmatiques pour démarrer

 

La santé mentale, Grande Cause Nationale : un engagement politique qui appelle des actions concrètes

1.                  2025 : une reconnaissance officielle, un tournant sociétal

En 2025, la santé mentale a été désignée Grande Cause Nationale par le gouvernement français. Cette initiative vise à briser les tabous, accélérer la prévention, améliorer l’accès aux soins et rendre visibles les souffrances psychiques longtemps reléguées à la sphère privée.

 

Elle s’articule autour de quatre ambitions principales :

  • Sensibiliser largement le grand public et les professionnels,
  • Renforcer la prévention dès le plus jeune âge et dans tous les milieux (école, entreprise, famille),
  • Améliorer le repérage précoce des troubles psychiques,
  • Faciliter les parcours de soins et réduire les inégalités d’accès.

 

2.                  Un cadre politique porteur, mais encore imparfait

Cette reconnaissance a permis plusieurs avancées :

  • La mobilisation conjointe de plusieurs ministères (Santé, Travail, Éducation nationale, Jeunesse),
  • Le financement de projets pilotes portés par des associations, collectivités et professionnels de terrain,
  • Le soutien au déploiement de formations clés, comme les Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM), permettant aux citoyens d’être mieux outillés face à la détresse psychique.

 

3.                  Une dynamique ambitieuse qui se heurte à des limites structurelles notables

  • L’offre de soins reste insuffisante, particulièrement dans les déserts médicaux et les zones rurales,
  • Les délais d’accès aux soins psychologiques et psychiatriques sont encore trop longs,
  • Les entreprises manquent de visibilité sur les aides disponibles pour les soutenir dans la mise en place de dispositifs adaptés.
  • Une impulsion nationale… mais une action locale encore à construire

 

Malgré ces freins, cette initiative donne un élan fort aux acteurs du monde du travail pour dépasser les approches ponctuelles ou symboliques. Elle incite à intégrer la santé mentale dans une logique de politique structurée de Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT).

Mais pour transformer cette ambition en réalités tangibles, les actions doivent s’ancrer dans le quotidien professionnel.

 

4.                  Un contexte alarmant qui manque encore de leviers concrets

Les données récentes dessinent une véritable alerte sanitaire et sociale. La reconnaissance politique ne suffit pas : le terrain réclame des moyens, de la clarté, et surtout des actes.

 

Voici quelques chiffres-clés qui illustrent l’ampleur du problème :

  • 1 salarié sur 4 déclare une mauvaise santé mentale (Parlons RH, 2025),
  • Les arrêts de travail longue durée ont augmenté de 58 % en cinq ans (Parlons RH, 2025),
  • 36 % des salariés ne bénéficient d’aucune action de prévention dans leur entreprise (Baromètre Ipsos / Qualisocial, 2025),
  • 47 % des salariés reconnaissent avoir réduit leur efficacité à cause de leur état psychique (GHU Paris, 2024),
  • 12 000 accidents du travail ont été directement liés aux risques psychosociaux en 2023 (Info.gouv, 2024).

 

Ces chiffres montrent que malgré un cadre institutionnel plus favorable, les entreprises et les acteurs de terrain

 

Déconstruire les idées fausses pour mieux agir

Avant de mettre en place des actions efficaces, encore faut-il changer notre regard collectif sur la santé mentale. Trop souvent, des idées fausses, des stéréotypes ou des croyances minimisent la réalité vécue par les personnes concernées. Résultat : silence, culpabilité, invisibilité.

Un article de MyHappyJob, « Santé mentale au travail stop aux clichés » (2023) met en lumière plusieurs de ces représentations erronées — et leurs conséquences néfastes en entreprise.

 

1.                  « Seules les personnes fragiles sont concernées »

Cette croyance renforce la stigmatisation et empêche de nombreuses personnes de parler de leur mal-être. Or, les troubles psychiques n’épargnent personne, quel que soit l’âge, le genre, le poste ou le niveau hiérarchique.

Selon Santé Publique France (2023), les troubles anxieux ou dépressifs concernent plus de 30 % des 18-35 ans et sont également présents chez les dirigeants, cadres, indépendants. Il ne s’agit pas d’une faiblesse individuelle, mais souvent d’une réaction à un environnement de travail délétère ou à des événements de vie.

« C’est souvent ceux qui paraissent les plus solides qui s’effondrent silencieusement », confiait une DRH lors d’un atelier sur les signaux faibles.

 

2.                  « Le télétravail est forcément bénéfique »

Si le télétravail a été salutaire pour certains, notamment pour l’équilibre vie pro/vie perso ou l’autonomie, il peut aussi générer des effets délétères : isolement, hyperconnexion, effacement des limites, perte de repères.

Le baromètre Malakoff Humanis (2023) montre que 64 % des télétravailleurs déclarent éprouver des difficultés à se déconnecter. De plus, 1 salarié sur 3 déclare souffrir d’un sentiment d’isolement dans ce mode de travail.

Le télétravail ne doit donc pas être pensé comme une solution universelle, mais adapté, encadré et régulé pour être bénéfique à long terme.

 

3.                  « Un bon manager ne montre pas ses émotions »

Cette vision du manager « fort, froid et inébranlable » est encore ancrée dans certaines cultures d’entreprise. Pourtant, la posture managériale a profondément évolué : les collaborateurs attendent désormais écoute, bienveillance et humanité.

Montrer sa vulnérabilité — dans une certaine mesure — n’est pas un signe de faiblesse, mais une preuve d’authenticité. Cela favorise la confiance, réduit la peur du jugement, et ouvre un espace où les collaborateurs peuvent s’exprimer sans crainte.

Exemple : Lors d’une formation PSSM, un manager confiait : « C’est le jour où j’ai dit à mon équipe que moi aussi j’avais connu une période difficile que les langues se sont déliées. »

 

4.                  « La santé mentale, c’est personnel »

C’est l’une des idées les plus tenaces — et les plus problématiques. Réduire la santé mentale à une affaire privée revient à déresponsabiliser les environnements professionnels.

En réalité, le cadre de travail joue un rôle déterminant : surcharge, injonctions paradoxales, conflits de valeurs, manque d’autonomie ou d’écoute sont autant de facteurs aggravants. À l’inverse, un climat de confiance, des marges de manœuvre et un soutien social protègent activement la santé mentale.

Les entreprises ont donc un rôle collectif à jouer : en adaptant les conditions de travail, en formant les managers, en déployant des dispositifs accessibles, elles contribuent à un environnement plus soutenable.

 

Des enjeux multiples selon les profils : une responsabilité partagée

La santé mentale au travail ne concerne pas seulement les individus en souffrance. Elle engage toutes les parties prenantes : salariés, indépendants, managers, responsables RH… chacun avec ses spécificités, ses fragilités, mais aussi son pouvoir d’action.

 

1.                  Pour les salariés : entre surcharge et perte de repères

Les salariés sont les premiers exposés aux dérèglements du travail contemporain : injonctions contradictoires, surcharge cognitive, objectifs flous ou irréalistes.

Les conséquences sont bien identifiées :

  • Sentiment d’isolement, même en équipe, lorsqu’aucun espace de parole n’existe,
  • Dévalorisation progressive liée au manque de reconnaissance ou à l’impossibilité d’agir sur son périmètre,
  • Risque d’épuisement émotionnel ou de burn-out, souvent non détecté à temps,
  • Baisse de l’engagement, de la créativité et de la performance à moyen terme.

Un climat de travail anxiogène ou désorganisé peut rapidement miner la santé psychique, même chez des profils réputés « solides ».

 

2.                  Pour les travailleurs indépendants : la double pression de l’autonomie

Souvent idéalisée, l’indépendance professionnelle s’accompagne de vulnérabilités spécifiques :

  • Solitude décisionnelle : pas de collectif pour échanger, partager ou relayer les tensions,
  • Pression constante à performer pour assurer la pérennité de son activité,
  • Flou sur les ressources disponibles : beaucoup ignorent qu’ils peuvent accéder à des services de soutien psychologique (notamment via certains dispositifs URSSAF ou mutuelles).

Pour ces professionnels, la prévention repose sur la capacité à s’auto-réguler, mais aussi à s’entourer et à ne pas banaliser l’épuisement.

 

3.                  Pour les managers : une interface exposée, souvent oubliée

Le rôle du manager est central mais ambigu. Il est à la fois garant des objectifs et relais du bien-être de ses équipes — sans toujours avoir les clés pour naviguer entre les deux.

Les enjeux principaux sont :

  • Difficulté à repérer les signaux faibles, faute de formation ou de temps d’observation,
  • Charge émotionnelle croissante, notamment lorsqu’un collaborateur va mal,
  • Peu de lieux de soutien ou de supervision, alors que leur propre santé mentale est aussi en jeu.

 

De nombreux managers expriment un sentiment d’impuissance ou de peur de « mal faire », ce qui les pousse parfois… à ne rien faire.

 

4.                  Pour les RH et les organisations : enjeux systémiques et leviers de transformation

Les directions RH sont en première ligne pour structurer une réponse organisationnelle efficace, mais elles se heurtent souvent à des contraintes multiples : budgétaires, culturelles, politiques.

Voici les enjeux-clés :

  • Coûts directs et indirects liés à l’absentéisme, au turnover, à la démotivation,
  • Obligation légale de prévention (Code du travail, art. L.4121-1) incluant les risques psychosociaux,
  • Enjeux d’attractivité sur un marché de l’emploi de plus en plus attentif à la QVCT,
  • Nécessité d’un pilotage structuré : diagnostics, plans d’action, indicateurs, implication du management.

C’est en articulant le niveau individuel (écoute, accompagnement) et le niveau organisationnel (cadre, politique RH) que l’entreprise peut réellement devenir un lieu de prévention et de santé.

 

Cas concrets et retours d’expérience : quand la théorie rencontre le terrain

Les politiques de santé mentale ne peuvent se résumer à des chartes ou des intentions générales. Ce sont les situations concrètes, humaines, parfois inconfortables, qui révèlent les besoins réels et les marges de progrès. Voici trois illustrations issues de la pratique terrain.

 

1.                  Mise en situation : quand le retour au travail devient un second traumatisme

Une salariée revient après un arrêt de trois mois pour burn-out. Elle est accueillie par un simple « bon retour » en réunion d’équipe. Aucun temps dédié, aucun entretien de reprise, aucun aménagement de poste n’a été envisagé. Son manager, bienveillant mais démuni, n’ose pas aborder frontalement le sujet : « Je ne savais pas si j’avais le droit d’en parler… »

 

Résultat : en quelques semaines, les mêmes tensions réapparaissent. La collaboratrice s’isole, doute, s’épuise. L’entreprise a respecté ses obligations administratives, mais a échoué à recréer un cadre sécurisé.

Ce type de situation n’est pas rare. Et pourtant, il existe des protocoles simples et efficaces pour accompagner un retour au travail sans risquer la rechute.

 

2.                  Retour d’atelier : quand le silence devient un obstacle

Lors d’un atelier de sensibilisation auprès d’un collectif de managers, une phrase revient souvent :
« J’ai peur de dire quelque chose de mal perçu, alors je préfère ne rien dire du tout. »

Ce silence, bien que motivé par la prudence, peut être interprété comme de l’indifférence. Il alimente la distance, accentue le malaise et ferme les portes du dialogue. Or, une parole maladroite mais sincère vaut souvent mieux qu’un silence gêné.

Le rôle du manager n’est pas de diagnostiquer ou de résoudre, mais d’ouvrir un espace d’écoute, d’orienter, de soutenir. Encore faut-il avoir été formé à cela…

 

3.                  Focus sur le dispositif PSSM : une réponse accessible et structurante

Les Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM) sont l’un des outils les plus prometteurs pour démocratiser la prévention en entreprise. Inspiré des gestes de premiers secours physiques, ce programme forme des collaborateurs volontaires à :

  • Identifier les signes de détresse psychologique,
  • Adopter une posture d’écoute active, sans jugement,
  • Savoir orienter vers les ressources internes ou externes adaptées.

Plus de 75 000 personnes ont déjà été formées en France depuis le lancement du programme (PSSM France, 2024), notamment dans les collectivités, les associations et les entreprises.

 

J’ai moi-même obtenu la certification PSSM en 2023. Cette formation m’a profondément marquée par sa clarté, son pragmatisme, et sa capacité à dédramatiser le sujet. Elle constitue pour moi un socle essentiel de toute politique de prévention crédible et humaine.

 

Par où commencer ? 7 pistes concrètes et innovantes

Agir pour la santé mentale en entreprise ne nécessite pas de tout révolutionner du jour au lendemain. Il s’agit avant tout de poser des actes simples, cohérents, progressifs et adaptés à la culture de l’organisation. Voici 7 leviers concrets et innovants pour passer à l’action, sans attendre une crise.

 

1.                  Former les managers : première ligne de prévention

Le manager est souvent le premier témoin des signaux faibles, mais il manque encore trop souvent de repères pour savoir comment réagir.

Former les managers, c’est leur donner :

  • Des outils pour repérer les changements de comportement,
  • Des techniques d’écoute active et de communication bienveillante,
  • Des réflexes de gestion de situations sensibles sans posture thérapeutique.

Le programme PSSM est une excellente porte d’entrée. Il offre un cadre clair et opérationnel, accessible à tous les niveaux hiérarchiques.

 

2.                  Sensibiliser l’ensemble des salariés

Pour briser les tabous, il faut normaliser le sujet dans le quotidien professionnel. Cela peut prendre différentes formes :

  • Ateliers interactifs sur les émotions, le stress, la charge mentale,
  • Capsules vidéos internes, campagnes de communication visuelle,
  • Espaces d’échanges type « cafés bien-être » animés de façon informelle.

La sensibilisation collective permet d’installer une culture d’écoute mutuelle et d’auto-régulation dans les équipes.

 

3.                  Créer des espaces de parole sécurisés

Exprimer un mal-être au travail reste difficile. Il est donc essentiel de créer des lieux et des temps dédiés, sans jugement ni enjeu hiérarchique.

Exemples d’initiatives :

  • Cercles de parole animés par des intervenants extérieurs,
  • Rendez-vous anonymes avec un psychologue du travail ou un partenaire externe (Moka.care, Moodwork…),
  • Intégration d’un « point santé mentale » régulier dans les rituels managériaux.

Ce qui compte, ce n’est pas la forme unique, mais la régularité et la qualité du cadre posé.

 

4.                  Accompagner les retours après arrêt

Le retour au travail après un burn-out ou un arrêt prolongé est un moment-clé à haut risque de rechute. Il ne peut être improvisé.

Bonnes pratiques :

  • Entretien de reprise individualisé avec la RH ou un référent QVCT,
  • Réaménagement du poste et du rythme de travail (horaires, charge, objectifs),
  • Mise en place d’un système de parrainage pair à pair, avec un collègue formé.

Ce protocole doit être anticipé dès l’arrêt, et non improvisé le jour du retour.

 

5.                  Intégrer des solutions technologiques innovantes

De nombreuses solutions digitales permettent d’élargir l’accès au soutien psychologique, notamment dans les petites structures ou les environnements hybrides :

  • MonSherpa (chatbot thérapeutique) : disponible 24/7, il propose des exercices personnalisés, écoute et orientation,
  • Healthy Mind (réalité virtuelle) : immersion relaxante ou simulation d’expositions progressives pour mieux gérer le stress,
  • NeuroMind (neurofeedback) : dispositifs connectés pour renforcer la régulation émotionnelle à domicile,
  • VITA (coach IA adaptatif) : accompagnement individualisé basé sur le profil émotionnel et l’évolution des ressentis.

Ces technologies ne remplacent pas l’humain, mais offrent un complément accessible et confidentiel.

 

6.                  Piloter avec des données éthiques et utiles

Certaines plateformes permettent de cartographier anonymement l’état de bien-être des équipes à travers des sondages réguliers, des feedbacks, ou l’analyse de l’usage des outils collaboratifs.

Outils recommandés :

  • Supermood : analyse continue du climat social,
  • Zest : suivi du bien-être, de la motivation et du sens au travail.

Ces données ne doivent pas être utilisées comme des outils de contrôle, mais comme des leviers d’amélioration continue, en toute transparence avec les collaborateurs.

 

7.                  Co-construire une charte santé mentale / QVCT

Il est utile de formaliser l’engagement de l’organisation à travers une charte claire, visible et accessible à tous. Celle-ci doit inclure :

  • Les principes de prévention et d’accompagnement en cas de mal-être,
  • Les droits des collaborateurs et les relais internes disponibles,
  • Un cadre d’actions concrètes : formation, sensibilisation, évaluation, adaptation continue.

 

En 2025, cette démarche a été renforcée par le lancement national de la Charte d’engagement pour la santé mentale et l’emploi, co-portée par le gouvernement et l’Alliance pour la santé mentale. Elle propose un cadre de référence structuré autour de quatre axes prioritaires (sensibiliser, dialoguer, améliorer, accompagner), que les entreprises signataires s’engagent à mettre en œuvre dans un délai de trois ans. Ce socle national peut inspirer les organisations dans l’élaboration de leur propre charte interne.

 

Pour être vivante, cette charte ne doit pas être un document figé mais un outil d’animation du dialogue social, co-construit avec les collaborateurs, régulièrement mis à jour, et soutenu par la direction. Elle gagne à être accompagnée d’un budget dédié, d’indicateurs de suivi et d’un pilote identifié (RH, référent QVCT, binôme pair…).

 

Conclusion : agir maintenant, ensemble

Commencer par la santé mentale, c’est faire un choix clair : celui de ne plus ignorer, de ne plus minimiser, et surtout, de ne plus subir. C’est reconnaître que le bien-être psychique n’est pas un luxe ou un sujet annexe, mais un pilier de performance, de fidélisation et de cohésion durable.

 

La responsabilité est collective et distribuée :

  • L’individu a besoin d’un cadre où il peut s’exprimer sans crainte,
  • Le manager doit être formé et soutenu dans son rôle d’écoute de proximité,
  • Les RH ont un levier stratégique pour structurer les politiques de prévention,
  • L’organisation tout entière peut devenir un écosystème de soutien et de résilience.

 

En s’appuyant sur :

  • Les outils existants (PSSM, plateformes, protocoles),
  • Les ressources humaines et technologiques disponibles,
  • Et surtout, une culture du dialogue et de la confiance,

… il est possible de bâtir un environnement de travail plus sain, plus humain, plus durable.

Alors, plutôt que de se demander « par où commencer ? », posons une autre question, plus engageante et plus décisive :

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Rentrée professionnelle : et si on arrêtait de vouloir « tout relancer » ?

Rentrée professionnelle : et si on arrêtait de vouloir « tout relancer » ?

Introduction : la pression invisible de septembre

Chaque mois de septembre, c’est le même rituel : objectifs remis à zéro, boîte mail débordante, to-do listes à rallonge, agendas surchargés. La rentrée professionnelle est souvent envisagée comme une « seconde nouvelle année », un moment de relance intense. Mais cette dynamique de départ en fanfare est-elle toujours saine et pertinente ? Et si, au lieu de vouloir tout relancer, nous abordions septembre autrement, avec plus de lucidité, de discernement et de durabilité ?

Dans cet article, nous verrons pourquoi cette frénésie de reprise est ancrée dans nos habitudes, quels sont ses effets humains et organisationnels, puis nous explorerons des pistes concrètes pour transformer la rentrée professionnelle en une véritable phase de stabilisation et d’élan durable.

 

Un constat sans appel : la rentrée déclenche un stress collectif

Selon une étude OpinionWay pour Empreinte Humaine (2023), 44 % des salariés déclarent ressentir du stress dès la première semaine de reprise. Ce chiffre grimpe à 61 % chez les managers. Ce stress n’est pas anodin ni passager : il traduit une pression systémique profondément ancrée dans nos modes de fonctionnement professionnels.

En cause ? Des objectifs souvent très ambitieux posés dès la rentrée, comme s’il fallait effacer le « retard » accumulé pendant l’été. L’injonction implicite à compenser le temps de pause est omniprésente, alimentée par une charge mentale accrue dès les premiers jours : priorités floues, surcharge d’e-mails, réunions en cascade.

À cela s’ajoute la reproduction automatique de certains rituels managériaux : lancement de nouveaux projets, réunions stratégiques baptisées « kick-off », plannings pleins à craquer dès la première semaine… Ces signaux donnent le ton : il faut redémarrer vite, fort, et montrer que l’on est opérationnel immédiatement.

Cette culture de la relance rapide renforce ce que certains chercheurs appellent le « syndrome du bon élève professionnel » : il faut prouver sa valeur dès le retour de congés, montrer qu’on est motivé, réactif, multitâche. Cette exigence, souvent intériorisée, alimente le mythe de la productivité héroïque. Mais elle fait des dégâts.

Car derrière l’efficacité de façade, la santé mentale décline. L’équipe fonctionne en mode sprint là où un pas cadencé suffirait. Le lien collectif s’effrite, chacun absorbé par ses priorités urgentes. Le sens du travail peut se diluer dans une accumulation d’actions précipitées. Bref, tout ce que la pause estivale avait permis de restaurer peut s’évaporer en quelques jours seulement.

Ce constat partagé invite à repenser nos dynamiques de rentrée : et si au lieu de tout relancer, nous commencions par ralentir pour mieux stabiliser ?

 

Enjeux : les coûts cachés de la frénésie de la reprise

1.     Pour les salariés et indépendants

  • Fatigue accumulée très tôt : l’énergie gagnée pendant l’été s’épuise en quelques jours, faute d’une phase de transition progressive. Cette reprise brutale provoque une fatigue cognitive intense, souvent accentuée par le contraste avec le rythme estival. Cela peut aussi générer un « jetlag professionnel » : sentiment de désynchronisation avec son environnement et ses collègues.
  • Perte de sens : enchaîner les réunions, les urgences et les livrables dès la rentrée crée un effet tunnel. Sans temps de recul ni cap clarifié, la charge de travail devient mécanique. Cette automatisation des tâches sans réintégration du « pourquoi » provoque une démotivation rapide, surtout chez les profils autonomes ou créatifs.
  • Culpabilité et auto-jugement : ceux qui peinent à retrouver leur rythme ou à se « rebrancher » immédiatement peuvent ressentir de la culpabilité. Cela s’accompagne souvent d’un discours intérieur critique : « Je ne suis pas assez rapide », « Je suis déjà dépassé(e) », alimentant un stress chronique dès les premiers jours.

 

2.     Pour les managers et les équipes RH

  • Risque de turn-over accéléré : septembre est une période charnière pour les mobilités internes ou les démissions. Une rentrée sous tension peut précipiter des départs mûris durant l’été. La brutalité de la reprise agit comme un révélateur du décalage entre les besoins individuels et les pratiques collectives.
  • QVCT mise en pause : les actions de qualité de vie au travail sont souvent reléguées après les « urgences opérationnelles ». Cela crée un paradoxe : c’est justement quand les équipes auraient besoin de soutien, de clarté et de rythme soutenable que ces leviers sont écartés.
  • Dissonance collective : chaque personne revient avec une énergie, un vécu et des besoins différents. Imposer un tempo unique ou une vision uniforme de la performance dès la rentrée peut générer des tensions interpersonnelles, des malentendus ou un sentiment d’isolement.

Bref, la frénésie de la rentrée ne génère pas qu’une fatigue passagère : elle agit comme un accélérateur de fragilités individuelles et de désalignements collectifs. Reconnaître ces coûts cachés est la première étape pour construire une rentrée plus soutenable et plus intelligente.

 

Illustrations concrètes : quand relancer coûte plus que stabiliser

1.     Cas n°1 : une entreprise de services en BtoB

Chaque année, une société de conseil imposait à ses équipes une feuille de route annuelle présentée dès le 1er septembre. Chaque rentrée était perçue comme une « remobilisation générale » : relance des objectifs commerciaux, séminaire stratégique, élaboration des prévisions budgétaires. Résultat : 4 à 6 semaines de travail intensif, des équipes sous tension, une démotivation marquée dès la mi-octobre, accompagnée d’un pic d’arrêts maladie (+18 %) et d’un recours accru au télétravail défensif.

En 2024, suite à un audit QVCT, l’entreprise a fait évoluer son approche : objectifs répartis sur huit semaines, reprise accompagnée de rituels collectifs (ateliers de priorisation, bilans croisés, retours d’expérience terrain), calendrier allégé la première quinzaine. Résultat : baisse de 30 % des arrêts maladie et retour d’un climat de travail perçu comme plus soutenable par 82 % des collaborateurs (enquête interne).

 

2.     Baromètre Malakoff Humanis (2023)

Cette enquête révèle une chute de motivation marquée à la rentrée : 1 actif sur 2 se dit moins engagé en septembre qu’au printemps. Le taux de satisfaction professionnelle chute de 12 % entre juin et octobre. Les principales causes évoquées ? Une reprise trop rapide, le sentiment de ne pas être écouté, et une surcharge de travail dès le retour de congés. Ces données confirment que la rentrée est un moment vulnérable pour la dynamique individuelle comme collective.

 

3.     Retours d’expérience de terrain (consultante formatrice)

Dans les accompagnements réalisés auprès d’équipes RH, de managers ou d’indépendants, un besoin revient souvent : celui de reprendre utilement, et non précipitamment. Quand les professionnels construisent leur reprise avec des « zones de stabilité » (moments dédiés au bilan, à la projection réaliste, à la clarification des rôles), ils retrouvent de la maîtrise sur leur temps, une meilleure cohérence entre leurs objectifs et leurs ressources, et surtout, une sensation d’utilité retrouvée.

Un exercice simple mais puissant consiste à poser la question : « Qu’est-ce que je veux conserver de mon été dans mon organisation actuelle ? ». Ce point d’ancrage personnel favorise une transition plus douce et respectueuse du rythme de chacun.

 

Solutions concrètes : vers une rentrée régénérative

1.     Co-construire la reprise avec les équipes

Outil proposé : Atelier « Rentrée à impact positif »

  • Enjeux : éviter une reprise descendante et standardisée, génératrice de déconnexion et de démotivation.
  • Intérêt : redonner aux équipes du pouvoir d’agir sur l’organisation de leur rentrée et les priorités qui comptent.
  • Outils : Klaxoon, Miro ou support papier pour la cartographie, matrice Eisenhower pour trier les tâches urgentes/importantes.
  • Exemple : dans une équipe de 8 personnes, cet atelier a permis de diviser par deux les « faux urgents » et d’identifier 3 actions collectives à prioriser réellement.

2.     Intégrer des « rituels d’atterrissage »

Outil proposé : Semaine de transition douce

  • Enjeux : réintégrer progressivement les individus dans leur rôle, sans perte du bénéfice des congés.
  • Intérêt : favoriser la régulation émotionnelle et la cohérence collective avant de repartir dans l’opérationnel.
  • Outils : carnet de bord personnel, audio-guides de sophrologie ou méditation (Insight Timer, Petit Bambou), planification allégée.
  • Exemple : dans une PME, 10 minutes de recentrage collectif chaque matin pendant la première semaine ont généré une baisse de 25 % des tensions interpersonnelles (mesurée via un sondage interne).

3.     Prioriser la stabilité avant l’accélération

Outil proposé : Matrice Stop / Start / Continue enrichie

  • Enjeux : consolider les bonnes pratiques au lieu de relancer systématiquement de nouveaux projets.
  • Intérêt : capitaliser sur les acquis, éviter les dispersions, renforcer la cohérence des actions.
  • Outils : tableau collaboratif partagé (Trello, Notion), animation en co-développement ou facilitation interne.
  • Exemple : une équipe projet a choisi de stabiliser un processus de feedback mensuel avant de lancer un nouvel outil CRM.

4.     Mesurer la charge réelle, pas seulement les ambitions

Outil proposé : Baromètre flash de reprise

  • Enjeux : disposer d’un thermomètre objectif et rapide pour piloter la reprise avec justesse.
  • Intérêt : prévenir les signaux faibles d’épuisement, ajuster les attentes managériales, nourrir un dialogue constructif.
  • Outils : Formulaires Google, Teams Forms, outil QVT interne ; analyse avec visualisation simple (camembert, radar).
  • Exemple : après deux vagues de baromètre, une entreprise a décidé de repousser de 2 semaines le lancement d’un projet jugé trop chargé.

5.     Communiquer avec sobriété

Idée originale : Discours de rentrée inversé

  • Enjeux : casser les codes traditionnels de la communication de rentrée, souvent trop directive et performative.
  • Intérêt : créer une dynamique d’ouverture, de transparence et d’authenticité dès les premiers jours.
  • Outils : format live ou vidéo asynchrone, retranscription partagée, boîte à retours anonymes.
  • Exemple : dans une structure associative, le partage d’un échec par le directeur en début d’année a déclenché un échange collectif inédit sur les apprentissages de l’année passée.

 

Ces solutions peuvent s’articuler entre elles pour former un parcours de reprise sur 2 à 4 semaines, adapté aux réalités de chaque organisation. Elles visent toutes un même objectif : ancrer la rentrée dans une logique de régénération, de lucidité partagée et de coopération active.

 

Conclusion : Et si ralentir était le vrai moteur de la rentrée ?

La rentrée professionnelle est souvent vécue comme une ligne de départ : il faudrait foncer, produire, prouver. Mais à force de confondre vitesse et impact, urgence et importance, nous épuisons les ressources les plus précieuses : la clarté, l’engagement, le lien humain.

Ce que montre cet article, c’est qu’un autre chemin est possible. En ralentissant le rythme, en clarifiant les priorités, en stabilisant les pratiques avant de relancer, on ne perd pas du temps — on en regagne. On ne freine pas la performance — on la rend durable.

Managers, RH, salariés, indépendants : chacun peut contribuer à transformer la rentrée en un espace d’alignement plutôt qu’un carrefour de tensions. Les outils existent, les expériences positives aussi. Il ne reste qu’un pas à faire : oser changer le scénario.

Et si, cette année, la réussite de septembre se mesurait non pas à la quantité de projets lancés, mais à la qualité de l’élan collectif enclenché ?

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Le pouvoir sous-estimé des introvertis au travail

Le pouvoir sous-estimé des introvertis au travail

Pendant longtemps, j’ai cru que pour réussir en entreprise, il fallait être extraverti, charismatique, toujours à l’aise à l’oral, capable de s’imposer dans les réunions. Puis, j’ai lu “Quiet: The Power of Introverts in a World That Can’t Stop Talking” (« La force des discrets : Le pouvoir des introvertis dans un monde trop bavard ») de Susan Cain, et tout a changé. Ce livre m’a offert un miroir : je suis introvertie, et loin d’être un frein, cela peut être un levier puissant.

Aujourd’hui, je vous propose de réévaluer la place des introvertis dans le monde du travail. En partant des données les plus récentes, j’explorerai avec vous les enjeux humains et organisationnels, partagerai des exemples concrets issus de ma pratique, et vous proposerai des solutions innovantes et applicables pour mieux intégrer et valoriser les talents introvertis.

 

Bien cerner les caractéristiques de l’introversion

1.                  Les introvertis en chiffres

Selon Susan Cain, entre un tiers et la moitié de la population est introvertie. Pourtant, une étude basée sur le Myers-Briggs Type Indicator (MBTI) révèle que les introvertis représentent seulement 39 % des cadres dirigeants aux États-Unis. Cette sous-représentation suggère une méconnaissance ou une sous-estimation des compétences des introvertis dans les postes à responsabilité.

Par ailleurs, une étude menée par Virgin Pulse auprès de plus de 2 000 managers et employés a montré que 63 % des introvertis se sentent seuls au travail, contre 37 % des extravertis. Cette solitude peut impacter leur engagement et leur bien-être, soulignant l’importance de repenser les environnements de travail pour mieux répondre à leurs besoins.

 

2.                  Déconstruire les biais inconscients

Les biais en faveur de l’extraversion influencent souvent les décisions en matière de recrutement, d’évaluation et de promotion. Une recherche de la Harvard Business Review souligne que les traits extravertis sont souvent associés, à tort, à des qualités de leadership et de performance plus élevées. Pourtant, des études comme celle de Grant, Gino & Hofmann (2011) ont montré que, dans certains contextes, les leaders introvertis obtiennent de meilleurs résultats, en particulier avec des équipes proactives.

En tant que professionnelle RH, j’ai constaté combien ces biais pouvaient éclipser les profils plus discrets mais tout aussi performants. Il est donc essentiel de former les recruteurs et managers à reconnaître leurs biais, et de mettre en place des grilles d’évaluation basées sur des compétences observables, des résultats tangibles et la qualité des interactions, plutôt que sur la prestance ou l’aisance orale. Cela permet de rétablir une forme d’équité et de garantir une meilleure diversité cognitive au sein des équipes.

 

3.                  Typologie des introvertis : une diversité à reconnaître

L’introversion n’est pas uniforme. Le psychologue Jonathan Cheek distingue plusieurs formes :

  • L’introversion sociale, marquée par une préférence pour de petits groupes ou la solitude.
  • L’introversion introspective, où le monde intérieur est riche et source de créativité.
  • L’introversion anxieuse, caractérisée par une gêne dans les interactions sociales, même avec des proches.
  • L’introversion réservée, où les personnes ont besoin de plus de temps pour réfléchir avant d’agir.

Reconnaître cette diversité permet d’adapter l’environnement de travail et l’accompagnement managérial. Par exemple, une personne anxieuse bénéficiera de feedbacks individualisés en dehors des réunions, tandis qu’une introvertie introspective sera précieuse dans les phases de conceptualisation de projet.

 

4.                  Dimension interculturelle

Saviez-vous que dans certaines cultures, comme le Japon, la Corée du Sud ou les pays nordiques, l’introversion est perçue positivement ? Dans ces sociétés, la retenue est souvent associée à la sagesse, la maîtrise de soi et le respect. À l’inverse, l’exubérance peut être mal perçue dans les interactions professionnelles.

Dans un monde globalisé, il est essentiel que les entreprises internationales prennent conscience de ces différences culturelles. Cela implique d’adapter leurs référentiels de compétences, de diversifier leurs modèles de leadership, et de reconnaître que le silence ou la discrétion ne sont pas des signes de désengagement, mais parfois de profond respect ou d’observation attentive. C’est une richesse que trop d’organisations ignorent encore.

 

 

 

Enjeux : pourquoi valoriser les introvertis ?

1.                  Pour les équipes RH

Les responsables des ressources humaines ont tout intérêt à reconnaître et à valoriser les talents introvertis. En effet, ces derniers apportent une profondeur d’analyse, une capacité d’écoute et une stabilité émotionnelle bénéfiques pour les équipes. Ignorer ces qualités peut conduire à une perte de talents précieux et à une homogénéisation des profils, limitant ainsi la diversité cognitive au sein de l’entreprise.

 

2.                  Pour les salariés

Les introvertis peuvent ressentir une pression à se conformer à des normes extraverties, ce qui peut entraîner du stress, de l’épuisement et une baisse de motivation. Reconnaître et valoriser leur mode de fonctionnement permet de favoriser leur épanouissement professionnel et de renforcer leur engagement.

 

3.                  Pour les indépendants

Les travailleurs indépendants introvertis peuvent exceller dans des environnements où ils contrôlent leur rythme et leur espace de travail. Cependant, ils peuvent également rencontrer des défis en matière de réseautage ou de prospection. Des stratégies adaptées peuvent les aider à surmonter ces obstacles tout en respectant leur nature introvertie.

 

4.                  Pour les managers

Les managers introvertis peuvent adopter un style de leadership basé sur l’écoute, la réflexion et la délégation, favorisant ainsi la cohésion et la performance des équipes. Toutefois, ils peuvent être sous-estimés dans des cultures d’entreprise valorisant l’extraversion. Il est donc essentiel de reconnaître la valeur de différents styles de leadership.

 

 

Illustrations concrètes de la vie quotidienne des introvertis

1.                  Étude de cas : l’impact du télétravail

La pandémie de COVID-19 a généralisé le télétravail, offrant aux introvertis un environnement plus propice à leur concentration et à leur bien-être. Une étude a révélé que 74 % des introvertis préfèrent un modèle de travail hybride, combinant présence au bureau et travail à distance. Cette flexibilité leur permet de gérer leur énergie et d’optimiser leur productivité.

 

2.                  Données d’enquête : la perception du retour au bureau

Une enquête menée par Truity a montré que 36 % des introvertis se sentent négatifs à l’idée de retourner au bureau, contre seulement 18 % des extravertis. Cette différence souligne l’importance d’adapter les environnements de travail pour répondre aux besoins variés des employés.

 

3.                  Témoignage : l’expérience d’une consultante

En tant que consultante en développement professionnel, j’ai accompagné de nombreux introvertis qui doutaient de leur capacité à réussir dans des environnements perçus comme extravertis. En travaillant sur la reconnaissance de leurs forces, tels que l’écoute active, la réflexion stratégique et la capacité à créer des relations profondes, ces professionnels ont pu s’épanouir et apporter une valeur ajoutée significative à leurs organisations.

 

 

7 Solutions concrètes pour valoriser les introvertis au travail

1.                  Concevoir des environnements de travail multi-sensoriels

Pourquoi ?
Les open spaces traditionnels favorisent les interactions constantes, souvent perçues comme épuisantes par les introvertis. Il est donc primordial de proposer des environnements qui respectent la diversité sensorielle et émotionnelle des collaborateurs.

Comment ?

  • Créer des “zones de retrait” (Quiet zone) dans les bureaux, accessibles sans justification, comme le fait le géant de la tech SAP avec ses “recharge rooms” (espaces silencieux avec lumière douce, sièges confortables, parfois avec aromathérapie).
  • Offrir un “design sensoriel adaptatif”, incluant variateur de lumière, panneaux acoustiques, et zones sans stimulation numérique (aucun écran ni notification). Le cabinet IDEO a expérimenté ce concept pour augmenter la concentration et le bien-être.

Exemple concret : Chez Steelcase, certaines équipes testent des “bureaux cocons” modulables où chaque collaborateur choisit son ambiance de travail selon son besoin du moment (focus, brainstorming, échange calme…).

 

2.                  Renverser les codes des réunions

Pourquoi ?
Les réunions valorisent souvent ceux qui prennent la parole spontanément. Les introvertis, eux, préfèrent réfléchir avant d’intervenir.

Comment ?

  • Utiliser la méthode “6-3-5 Brainwriting” : 6 participants, 3 idées, 5 minutes. Chaque personne note 3 idées, les passe à son voisin, et ainsi de suite. Cela permet aux introvertis d’exprimer leur créativité sans pression orale.
  • Instaurer un “tour de table inversé” : commencer par les retours écrits ou les contributions des plus silencieux avant d’ouvrir la discussion. Cela crée un espace sécurisé d’expression.
  • Envoyer les documents 48h avant, avec des questions ciblées pour favoriser la préparation.

Exemple concret : Dans une entreprise de conseil en stratégie, les réunions mensuelles de planification sont ouvertes par une synthèse écrite collaborative sur un outil comme Miro ou Klaxoon, garantissant l’inclusion de tous les profils cognitifs.

 

3.                  Former au leadership introverti

Pourquoi ?
Les modèles dominants de leadership valorisent l’assertivité, alors que l’écoute, la réflexion et l’humilité – qualités fréquentes chez les introvertis – sont tout aussi stratégiques.

Comment ?

  • Créer des parcours de formation spécifiques : modules sur la gestion des conflits par la médiation silencieuse, coaching en management par l’écoute active, développement de la présence calme.
  • Promouvoir des rôles de leadership horizontal : référents qualité, mentors internes, facilitateurs d’intelligence collective, souvent plus naturels pour les profils introvertis.
  • Mettre en place des tandems introverti-extraverti dans les comités de direction pour équilibrer les styles de décision et les modes de communication.

Exemple concret : Une PME industrielle a formé ses responsables d’équipe à la “communication introvert-friendly” : temps de silence accepté en réunion, retour différé valorisé, communication écrite prépondérante.

 

4.                  Encourager l’autonomie et la maîtrise du temps

Pourquoi ?
Les introvertis sont plus performants lorsqu’ils peuvent gérer leur rythme de travail, limiter les interruptions et alterner phases de concentration et de récupération.

Comment ?

  • Proposer un “temps protégé hebdomadaire”, où aucune réunion ne peut être planifiée (ex : vendredi matin). C’est une pratique adoptée chez Atlassian sous le nom de “Focus Time”.
  • Permettre le choix des créneaux de disponibilité dans les outils collaboratifs, pour éviter la sur-sollicitation instantanée.
  • Mettre en place des “règles d’hygiène numérique” (réduction des notifications, modes silencieux respectés, réponses différées autorisées).

Exemple concret : Dans une start-up EdTech, chaque salarié dispose de deux heures “Deep Work” quotidiennes, bloquées dans l’agenda partagé et respectées comme des réunions prioritaires.

 

5.                  Réinventer la reconnaissance

Pourquoi ?
Les introvertis expriment rarement leurs succès de façon visible. Ils peuvent donc être oubliés dans les dispositifs classiques de reconnaissance (récompenses, podiums, mises en avant publiques).

Comment ?

  • Instaurer des feedbacks anonymes entre pairs, où chacun peut valoriser les actions discrètes mais impactantes (par ex. via une boîte à feedbacks mensuelle).
  • Mettre en avant les réussites collectives, en soulignant les rôles clés de support, d’analyse, de transmission.
  • Créer un tableau virtuel des “succès silencieux”, alimenté par les managers ou collègues, valorisant les apports en coulisses.

Exemple concret : Un réseau associatif a lancé une newsletter interne “Les Forces tranquilles” qui met à l’honneur chaque mois des collaborateurs ayant marqué positivement un projet sans nécessairement s’exposer.

 

6.                  Intégrer des formats d’évaluation alternatifs

Pourquoi ?
Les entretiens annuels et les autoévaluations verbales favorisent les profils extravertis, plus enclins à se mettre en valeur. Les introvertis peuvent se sentir inconfortables à l’idée de “se vendre”.

Comment ?

  • Introduire des “portfolios de compétences” : les collaborateurs compilent sur l’année des exemples concrets de leurs contributions (documents, feedbacks, projets). Cela valorise les résultats plutôt que la posture.
  • Diversifier les formats d’expression : permettre des bilans en format écrit, audio ou visuel pour s’adapter au canal d’expression préféré de chacun.
  • Former les managers à l’écoute active et à la lecture des signaux faibles pour identifier les réussites moins visibles mais tout aussi déterminantes.

Exemple concret : Une organisation de l’ESS a remplacé son évaluation orale unique par un “bilan d’impact personnel” incluant projets réalisés, feedbacks reçus et apprentissages issus de l’année écoulée, présenté de manière libre (document, vidéo, podcast…).

 

7.                  Cultiver une culture de l’introspection collective

Pourquoi ?
Les introvertis excellent dans l’analyse rétrospective. Or, peu d’organisations prennent le temps de réfléchir collectivement aux apprentissages issus des expériences passées.

Comment ?

  • Instaurer des rituels d’introspection d’équipe à la fin des projets (ex. rétrospective 4L : liked, learned, lacked, longed for).
  • Créer des “cercles de réflexion” transversaux, réunissant différents métiers autour d’un thème pour partager en profondeur (sans jugement de rythme ou d’éloquence).
  • Valoriser les comptes rendus analytiques, en les diffusant dans des formats courts et visuellement attrayants pour renforcer leur impact.

Exemple concret : Une entreprise du secteur culturel a mis en place des “pépinières d’idées” mensuelles, où chaque collaborateur partage une réflexion personnelle sur une problématique métier ou sociétale, nourrissant l’innovation interne de façon collaborative et apaisée.

 

 

Conclusion

Les introvertis apportent une richesse souvent sous-estimée au monde du travail. Leur capacité à écouter, à réfléchir en profondeur et à créer des relations authentiques constitue un atout majeur pour les organisations. En reconnaissant et en valorisant ces qualités, les entreprises peuvent favoriser un environnement inclusif et performant. Et si nous commencions par nous poser une question : dans nos pratiques actuelles, laissons-nous vraiment une place à toutes les formes d’intelligence ?

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Éviter le piège de la positivité toxique en entreprise

Éviter le piège de la positivité toxique en entreprise

Introduction

Dans un monde professionnel en constante mutation, l’optimisme est devenu une compétence aussi valorisée qu’attendue. Il permet de faire face aux incertitudes, d’encourager l’engagement et de stimuler la créativité. Pourtant, à trop vouloir positiver, certaines entreprises basculent dans un excès contre-productif : la positivité toxique. Ce concept, encore mal compris, désigne une pression implicite à toujours voir le bon côté des choses, au détriment de l’expression des émotions réelles et de la gestion des difficultés.

Cet article vous propose d’explorer ce sujet en profondeur :

  • Quelle est la différence entre optimisme authentique et positivité toxique ?
  • Quels sont les impacts sur les salariés, les managers et les RH ?
  • Quelles bonnes pratiques mettre en place pour encourager un optimisme sain ?

De quoi parle-t-on ?

D’après une étude d’OpinionWay pour PwC (2024), 74 % des Français se disent optimistes, et 45 % considèrent cet optimisme comme un choix conscient. Chez les dirigeants, ce chiffre grimpe à 61 %. Cependant, selon la Revue Gestion HEC Montréal, une survalorisation de l’optimisme peut nuire à la santé mentale si elle empêche l’expression des émotions dites négatives.

Dans un contexte où la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) est au coeur des stratégies RH, il devient crucial de distinguer les approches qui favorisent un bien-être durable de celles qui imposent un masque d’enthousiasme constant.

Enjeux

Pour les RH

Les professionnels des ressources humaines doivent naviguer entre la promotion d’un climat positif et l’écoute active des besoins. Une entreprise qui nie les difficultés sous couvert d’optimisme permanent risque de fragiliser sa culture d’entreprise. Elle peut involontairement instaurer un climat où les salariés n’osent plus signaler les problèmes ou les conflits.

Donnée clé : L’enquête Securex (2023) révèle que 9,3 % des salariés belges ont déjà été confrontés à des comportements de minimisation ou d’injonction au sourire. Cela met en lumière l’urgence de créer des espaces d’écoute.

Pour les salariés

La pression à « rester positif » en toutes circonstances peut entraîner un isolement émotionnel. Les salariés, ne se sentant pas entendus, peuvent vivre un double malaise : celui des difficultés traversées, et celui de devoir les cacher. À terme, cela nuit à la motivation, à la cohésion d’équipe et au sentiment d’appartenance.

Exemple concret : Julie, salariée en tension sur un projet, voit ses alertes systématiquement désamorcées par son manager par un « Sois positive, tu vas y arriver ! ». Elle finit par se taire, culpabilise, puis s’isole. Ce type de dynamique est fréquent et profondément délétère.

Pour les managers

Les managers, en tant que relais de la culture d’entreprise, doivent être vigilants. En modélisant une attitude trop positive, ils risquent de ne pas prendre au sérieux les signaux faibles de leurs équipes. Cela peut conduire à une déconnexion avec la réalité du terrain.

Témoignage de terrain : En accompagnement, de nombreuses formatrices observent que les salariés expriment le besoin d’espaces d’écoute, même informels. Cette écoute rétablit la confiance et relance les dynamiques collectives.

Pour les indépendants

Les freelances et autoentrepreneurs sont également concernés. Livrés à eux-mêmes, ils intègrent souvent des injonctions à la réussite et à la positivé diffusées sur les réseaux professionnels. Cela peut renforcer un sentiment d’échec dès qu’une difficulté survient.

Point de vigilance : L’impossibilité de partager les moments de doute sans se sentir illégitime peut aggraver la solitude professionnelle. L’accès à des cercles de parole ou à du mentorat devient alors précieux.

Solutions concrètes, pratiques et innovantes

1.Former à l’intelligence émotionnelle

Il s’agit de développer chez les managers et collaborateurs la capacité à reconnaître, accueillir et réguler leurs émotions. Des formations spécifiques, basées sur des cas concrets et des outils comme la CNV (communication non violente), peuvent être intégrées aux plans de développement des compétences.

2.Valoriser la parole libre

Instituer des espaces de discussion (cercles de parole, groupes d’analyse de pratiques, entretiens de feedback) où chacun peut exprimer ses ressentis sans crainte d’être jugé ou sanctionné. L’implication d’un tiers facilitateur extérieur peut favoriser une parole plus libre.

3.Diversifier les indicateurs QVCT

Compléter les tableaux de bord classiques (absentéisme, turnover) par des outils de mesure du ressenti collectif, comme des baromètres internes anonymes ou des indicateurs de climat psychologique, analysés régulièrement et suivis d’actions concrètes.

4.Soutenir les temps de régulation

Prévoir dans l’agenda d’équipe des temps dédiés au retour sur les tensions ou difficultés vécues : debriefing post-projet, météo émotionnelle en début de réunion, rituels d’équipe orientés sur l’analyse collective des freins et ressources.

5.Promouvoir un optimisme réaliste

Adopter une communication interne transparente qui valorise les avancées tout en reconnaissant les efforts, les erreurs et les obstacles surmontés. Les témoignages inspirants d’employés ou de managers peuvent devenir de puissants leviers de motivation à condition qu’ils reflètent aussi les réalités du terrain.

6.Mettre en place un référent bien-être ou une cellule d’écoute

Disposer d’un interlocuteur clairement identifié à qui s’adresser en cas de mal-être ou de tensions non résolues permet de désamorcer rapidement les dérives de la positivité toxique.

7.Encourager la formation des équipes à la résilience

À travers des ateliers pratiques sur la gestion du stress, la pleine conscience ou la psychologie positive (dans son acception rigoureuse et scientifique), les entreprises peuvent accompagner leurs équipes vers un mieux-être durable.

Conclusion

L’optimisme en entreprise est un levier puissant, à condition qu’il soit sincère et nuancé. Bannir la positivité toxique ne signifie pas céder au pessimisme, mais plutôt accepter l’humain dans toute sa complexité. Les organisations ont tout à gagner à encourager une posture de lucide espérance.

Et vous, votre organisation favorise-t-elle une culture du dialogue ou impose-t-elle un masque de bonne humeur ?

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Vers la fin du télétravail ?

Vers la fin du télétravail ?

Un retour en arrière ou une nouvelle ère du travail hybride ?

Depuis la crise sanitaire de 2020, le télétravail s’est imposé dans nos vies professionnelles, redéfinissant notre rapport au travail et à la performance. Beaucoup de salariés y ont trouvé une nouvelle liberté, un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, et un gain de productivité. D’autres, en revanche, ont souffert d’un isolement social et de la porosité entre sphère personnelle et professionnelle.

Mais depuis quelques mois, le vent semble tourner. Certaines entreprises rappellent leurs salariés au bureau, invoquant la nécessité de raviver la culture d’entreprise, de renforcer la cohésion d’équipe ou encore de surveiller plus efficacement la productivité.

Alors, assiste-t-on à la fin du télétravail tel que nous le connaissions, ou à une transformation durable vers le travail hybride ? Dans cet article, nous explorons les tendances actuelles, les chiffres clés, les risques et les opportunités pour les entreprises comme pour les collaborateurs.

 

Un recul du télétravail : mythe ou réalité ?

À l’issue de la pandémie, le télétravail avait atteint des sommets historiques. Pourtant, en 2024, certaines entreprises majeures font marche arrière. Amazon, Tesla ou encore Google ont imposé un retour plus ou moins partiel en présentiel. Leurs arguments sont récurrents :

  • Favoriser la créativité et l’innovation grâce aux échanges informels en présentiel
  • Recréer du lien pour renforcer la culture d’entreprise
  • Mieux suivre la performance et prévenir le désengagement à distance

Pour autant, les chiffres contredisent une partie de ces craintes :

  • En France, 34 % des salariés continuent à télétravailler au moins un jour par semaine, selon la DARES.
  • La moyenne reste stable à 2 jours de télétravail par semaine depuis 2021.
  • 78 % des télétravailleurs français se disent aussi voire plus productifs qu’en présentiel (Baromètre Malakoff Humanis 2023).
  • À l’échelle mondiale, les entreprises ayant mis en place un modèle hybride constatent jusqu’à 20 % d’amélioration de la performance d’équipe (McKinsey, 2023).

Ces données suggèrent que le télétravail n’a pas nui à la performance, à condition d’être bien encadré.

Les salariés veulent-ils vraiment revenir au bureau ?

La réponse est claire : les collaborateurs souhaitent garder une forme de flexibilité. Selon une étude de JLL (Jones Lang LaSalle) :

  • 60 % des salariés dans le monde préfèrent un modèle hybride, alternant télétravail et présence au bureau.
  • Dans le secteur numérique, ce chiffre grimpe à 74 %.

Les avantages les plus cités sont :

  • Un meilleur équilibre vie pro/vie perso
  • Moins de temps perdu dans les transports
  • Moins de stress et plus d’autonomie
  • Une organisation de la journée plus adaptée aux besoins personnels et professionnels

Le télétravail est désormais un critère décisif dans le choix d’un employeur, en particulier pour les générations Y et Z. D’après le Baromètre Welcome to the Jungle 2023, il figure même dans le top 3 des attentes, devant la rémunération pour certains profils.

Mais tout n’est pas parfait :

  • 38 % des télétravailleurs réguliers déclarent ressentir de l’isolement social (BVA/Salesforce 2023)
  • 1 salarié sur 2 a du mal à déconnecter lorsque le télétravail dépasse 3 jours par semaine

Cela souligne l’importance d’un accompagnement humain, de formations adaptées et de règles claires dans les organisations.

Le modèle hybride : la voie vers un équilibre durable

Face à ces constats, le modèle hybride s’impose progressivement comme le nouveau standard du travail. Selon l’OCDE, près de 70 % des entreprises dans les pays développés ont déjà adopté une forme d’organisation hybride.

Certaines entreprises françaises ont pris de l’avance :

  • SNCF : jusqu’à 3 jours de télétravail hebdomadaire pour les fonctions support, accompagnés de formations managériales
  • Orange : indemnisation des frais de télétravail et actions pour prévenir les risques psychosociaux
  • Publicis : programme Work Your World, permettant de travailler jusqu’à 6 semaines par an à l’étranger

À l’international, les pratiques sont encore plus souples :

  • Airbnb : travail à distance illimité, sans baisse de salaire
  • Microsoft : flexibilité organisationnelle laissée à l’échelle des équipes
  • Salesforce : adoption de flex team agreements personnalisés par service

Ces exemples montrent que la flexibilité n’est pas incompatible avec la performance, à condition d’être bien encadrée.

 

Comment réussir la transition vers le travail hybride ?

Le passage à un modèle hybride ne s’improvise pas. Il nécessite une vision stratégique, une culture managériale repensée et des outils adaptés.

Voici les clés pour une transition réussie :

  1. Définir un cadre clair : nombre de jours en télétravail, outils collaboratifs, règles de disponibilité
  2. Former les managers au leadership hybride, à la confiance et à la gestion par objectifs
  3. Co-construire avec les équipes : sondages, groupes de travail, feedbacks réguliers
  4. Adapter les espaces de travail : moins de bureaux fixes, plus d’espaces collaboratifs et conviviaux
  5. Mesurer l’impact : indicateurs de bien-être, productivité, engagement

En complément, les formations aux soft skills sont essentielles : communication à distance, intelligence émotionnelle, gestion du temps, autonomie… Autant de compétences clés pour s’épanouir dans un environnement de travail hybride.

 

Conclusion : Le télétravail évolue, il ne disparaît pas

La fin du télétravail n’est pas une fatalité, mais une évolution naturelle vers un modèle plus équilibré.

Le travail hybride répond à la fois aux attentes des collaborateurs et aux besoins des organisations. Il permet de concilier performance économique, qualité de vie au travail, autonomie et culture collective.

 

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